Rencontre avec Day Wave : « La nostalgie m’aide à être inspiré et écrire sur des expériences passées »8 min de lecture

Rencontre avec Day Wave : « La nostalgie m’aide à être inspiré et écrire sur des expériences passées »8 min de lecture

par Jennifer

Jackson Philips aka Day Wave est un jeune musicien et rêveur californien. Cet artiste amoureux du passé, nous emmène dans son univers à base d’écriture mélancolique et de sons éthérés. C’est un artiste à découvrir très vite, et nous avons eu la chance de le rencontrer. On vous raconte !

Baignant dans la musique depuis toujours grâce notamment à ses parents, Jackson étudie le jazz en tant que batteur à la Berklee School of Music. C’est là qu’il débute à écrire sa propre musique qui véhicule l’atmosphère beachy de la Californie. Après deux EPs sortis en 2015 et 2016, Day Wave sort son premier album intitulé The Days We Had.

En promotion à Paris le lundi 22 mai dernier, Jackson Philips nous a accordé une interview en toute simplicité à l’Espace B, lieu où il se produisait au soir. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et lui poser quelques questions sur cet album, qui est un réel accomplissement pour lui.

Emma : Merci beaucoup de m’accorder un peu de temps aujourd’hui. Félicitations pour la sortie de ton premier album The Days We Had, j’ai adoré cet opus. Tu as sorti quelques EPs avant, qu’est-ce que ça fait d’enfin sortir ton premier album ?

Jackson : Merci ! Oui ça fait du bien, c’était vraiment un processus. C’était cool d’y aller doucement avec un premier EP puis un autre avant d’arriver à l’album. Je pense que ce fut la bonne progression et c’est super d’avoir enfin un vrai album à proposer à mon public.

Emma : En combien de temps as-tu réalisé cet album ?

Jackson : En total, ce fut entre un et deux mois. J’avais déjà écrit des chansons sur le temps et j’ai enregistré en trois semaines. Après cela j’ai dû repartir en tournée puis je suis revenu afin de peaufiner l’album et le mixer. Ca a pris de nouveau trois semaines.

Emma : D’accord. Par ailleurs, j’ai entendu que tu as vraiment fait les choses tout seul de ton côté pour cet album, tu n’as pas été beaucoup entouré.

Jackson : En effet, j’ai joué quasiment tous les instruments sur l’album et ai également pris en charge la production. J’ai eu l’aide de Mark Ranken (Adele, Bloc Party, Queens of the Stone Age) pour mixer l’album.

Emma : Pourquoi as-tu décidé de travailler majoritairement seul pour ton album ?

Jackson : Car en fait je l’ai toujours fait comme ça. J’ai réalisé mes EPs de cette façon et je voulais vraiment garder cette qualité musicale. Et puis, j’aime beaucoup joué tous les instruments et faire les choses par moi-même.

Emma : D’ailleurs, y a t-il un instrument en particulier que tu aimerais apprendre ?

Jackson : Je pense que j’aimerais bien apprendre un instruments à cordes, en plus de la guitare. Par exemple le violon ou le violoncelle. J’aimerais beaucoup apprendre par moi-même mais pour le coup c’est plus compliqué et ce serait mieux d’avoir quelqu’un pour jouer de cet instrument à ma place… (Rires)

Emma :  Très bien. Revenons un peu sur l’album, comment as-tu fonctionné, as-tu écrit d’abord la musique ou bien les paroles de tes chansons ?

Jackson : Habituellement, j’écris d’abord la musique puis les paroles. En général, j’arrive avec une progression d’accords qui vont former la mélodie, et puis je commence à ajouter les autres instruments qui vont accompagner. Après cela vient la voix, j’enregistre des mélodies et enfin j’arrive avec des paroles qui me viennent plutôt rapidement.

Emma : Cool. J’ai lu beaucoup d’articles sur toi notamment de critiques qui sont plutôt emballés par Day Wave. Certains disent que tu es né pour faire de la musique. C’est un sacré compliment ! Comment es-tu arrivé dans la musique ?

Jackson : J’ai toujours joué de la musique. Mes parents écoutent beaucoup de musique et voulaient que je joue rapidement d’un instrument quand j’étais petit. J’ai essayé et j’ai adoré. Je jouais beaucoup de musique après les cours, j’étais pas très concentré en classe d’ailleurs et la musique était quelque chose qui me passionnait et qui retenait toute mon attention. J’ai joué dans plusieurs groupes, j’ai également étudié à la Berklee School of Music et j’ai commencé à ce moment-là d’écrire ma propre musique. Au final, ce fut très naturel pour moi !

Emma : Oui, tu as étudié majoritairement du jazz si je ne me trompe pas. C’est assez surprenant car quand on écoute ton album, ce n’est pas tellement jazzy mais plus indie.

Jackson : C’est clair. En fait, j’ai étudié le jazz en tant que batteur. Et quand j’ai voulu écrire ma musique, je ne voulais pas du tout faire du jazz en tant que compositeur. Le jazz permet d’acquérir une certaine technique et théorie de la musique qui m’a beaucoup plu. C’est très complexe et je pense que c’est un bon moyen d’apprendre un instrument car tu repousses tes limites dans le jazz. C’est un style qui te permet d’aller plus en profondeur dans la musique, c’est très cool, mais en termes d’écriture, ce n’était pas un style qui m’intéressait particulièrement.

Emma : Je comprends. Quand on écoute ton album, on se rend compte que tu es une personne assez nostalgique et qui puise beaucoup de son écriture dans le passé. J’ai lu que tu étais même un « amoureux du passé », penses-tu que la nostalgie est une meilleure source d’inspiration que le présent ?

Jackson : Pour moi, c’est le cas. La nostalgie m’aide à être inspiré et écrire sur des expériences qui me sont arrivé dans le passé. Je n’écris pas souvent sur le présent peut-être parce que je n’ai passez de perspective. Je ne sais peut-être pas encore bien prendre du recul par rapport au monde qui m’entoure et à ce qu’il m’arrive. Mais une fois que l’expérience est passée, cela m’inspire davantage et je peux à ce moment là poser des mots.

Emma : La nostalgie t’inspire, mais est-ce qu’il y a des artistes qui t’ont inspiré ? Qu’as-tu écouté plus jeune ?

Jackson : J’ai beaucoup écouté du rock comme Nirvana par exemple. J’ai également écouté pas mal de pop. Quand j’étais jeune j’aimais beaucoup le rap aussi. Je suivais un petit peu ce que les gens de mon âge écoutaient à l’époque. Ensuite, je me suis plus intéressé à la musique alternative et finalement un peu plus dans les classiques du rock, je pense notamment à Pink Floyd et leurs sons synthétiseurs qui m’ont inspiré et que l’on peut retrouver dans ma musique. Dans cet album, je me suis beaucoup référé à mon passé et la musique que j’écoutais avant. Quand on écoute mes premiers EPs, on ressent un peu les Beach Boys ou New Order. Pour cet album, c’est plus Pink Floyd, Brian Eno, King Crimson,…

Emma : Beaucoup d’influences et d’artistes que tu admires donc ! D’ailleurs, si tu devais collaborer avec un artiste ou une personnalité de production, ce serait avec qui ?

Jackson : Probablement Brian Eno. C’est l’un de mes producteurs préférés.

Emma : Excellent choix. Tu joues ce soir à l’Espace B qui est une salle plutôt intime. Aimes-tu performer dans ce genre de lieu ?

Jackson : Absolument ! J’ai par ailleurs déjà joué au Pop-Up du Label à Paris qui est aussi une petite salle. J’adore ce genre d’endroit un peu underground, c’est très intime et tu es davantage connecté à ton public.

Emma : Tu as pas mal de fans qui sont là ce soir et qui te suivent, quelles ont été leurs réactions par rapport à The Days We Had jusqu’à présent ?

Jackson : Elles sont très bonnes, je vois pas mal de gens chanter les paroles des chansons déjà ! Je commence effectivement à avoir des gens qui me suivent et qui sont très loyaux, c’est super cool. Il y en a qui viennent de loin pour venir nous voir. On ne fait pas beaucoup de dates en Europe cette année, et t’en as certains qui sont venus en avion !

Emma : Et après l’Europe, what’s next ?

Jackson : On fait une tournée aux Etats-Unis. On va participer à quelques festivals cet été à travers le monde, notamment au Japon lors du Fuji Rock Festivalon a hâte ça va être super !

Emma : C’est super pour vous en effet. Jackson, as-tu un guilty pleasure song ?

Jackson : (Rires). Je ne sais pas si c’est un guilty pleasure song, car je ne me sens absolument pas coupable ! J’essaye de penser à une chanson qui pourrait avoir ce statut auprès d’autres personnes… Il y a cette chanson de Sarah McLachlan que j’ai écouté dans le van qui s’appelle Adia. C’est le genre de chanson que ma sœur pourrait écouter dans les années 90, et je pourrais dire « Qu’est-ce que c’est que ça ? » et au final être en mode « Ouais c’est cool« . Je crois même que cette chanson a été utilisée dans la série Dawson, super girly ! (Rires). 

Emma : J’irai checker ça alors ! J’ai une dernière question pour toi, qui est un dessin. C’est notre question traditionnelle que l’on pose à chaque artiste que l’on interviewe pour Dust of Music. Aujourd’hui, on aimerait bien connaître ta vision de Day Wave sur papier. 

Jackson : J’aime dessiner, c’est parti… Ca risque d’être très abstrait. Je n’ai pas vraiment de skills, mais ça ressemble à un gars en mode « vague-banane ».

Emma : Excellent ce dessin ! Merci beaucoup Jackson de m’avoir accordé un peu de ton temps, c’était cool. Encore bravo pour ton album, j’ai hâte de voir ton concert !

Jackson : Merci à toi, j’espère que ça va te plaire, à plus tard !

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