Barns Courtney est un artiste britannique que j’ai découvert par hasard il y a déjà quelques années grâce à son titre Glitter & Gold. L’ayant loupé les deux premières fois à Paris, il m’était impossible de faire une nouvelle fois cette erreur. Son premier album The Attraction Of Youth, sorti en 2017, m’avait confortée dans le fait que je pouvais encore avoir des coups de cœur pour des artistes. De retour avec un album plus pop cette année, 404, mon avis était mitigé. Heureusement que ma curiosité habituelle m’a aidée à l’aimer après plusieurs écoutes. J’étais donc impatiente de voir cette bête de scène de mes propres yeux.
Un Café de la Danse plein à craquer et une première partie de folie
Arrivée avec quelques minutes de retard, je me retrouve enfin dans Le Café de la Danse afin de pouvoir participer à ce troisième concert de Barns Courtney. J’essaye de me faufiler pour avoir un bon angle de vue lors de sa performance et me retrouver pas très loin de la scène, sur le côté. Il faut dire que le concert est complet et ça se ressent dans cette scène presque intimiste. Les gradins sont prêts à craquer, la foule à exploser. Il fait chaud et tous ces éléments confirment que nous sommes prêts à assister à un vrai concert rock’n’roll !
Sur scène, je découvre la première partie, Will and the People. Ma première surprise, le chanteur Will Rendle est plutôt détendu, décidant de jouer en caleçon. Le groupe semble sortir des années 80 vestimentairement parlant. Le genre pop folk rock ou je ne sais pas trop où du groupe arrive à mettre une petite ambiance dans l’assemblée. Leur côté rock’n’roll et totalement sauvage arrive à me convaincre.
Cela faisait un moment que je n’avais pas autant apprécié une première partie qui m’était inconnue. Malgré un petit manque d’organisation, que j’adore, et quelques défauts, le groupe assure le show. La bonne humeur de ses membres et la folie de son leader qui me rappelle un peu Pete Doherty, qui ne manquera pas de s’offrir un bain de foule, réchauffe tout le monde. Malheureusement, c’est déjà l’heure pour eux de quitter la scène et de laisser place à notre tête d’affiche tant attendue !
Envoûtement et charisme
Les lumières éteintes, l’éblouissant Barns Courtney fait son apparition sur scène. Doté d’une veste à rendre jaloux les plus grands, une chemise entrouverte, et les cheveux en bataille, ce n’est pas sans nous rappeler la pochette de son dernier opus 404. Le chanteur entame directement son set avec Fun Never Ends. Les vibrations des guitares résonnent déjà dans l’ensemble du Café de la Danse sans pour autant faire de l’ombre à une puissante batterie. Ajoutons à ça, la voix rauque de notre leader, je sens que nous allons tous passer une soirée envoûtante !
Enchaînant avec le grand London Girls, le public principalement féminin, on se demande pourquoi, chante à plein poumons les paroles. C’est une routine dans les concerts, mais je ne me lasse jamais de ce spectacle. Et pendant tout le concert, ce phénomène ne s’estompera pas ! Mélangeant titres du premier album et ceux du second, le britannique ne s’arrêtera qu’une fois la soirée bien entamée pour échanger avec ses fans. Il se verra même offrir des fleurs qu’il prendra en guise de micro. Une petite parenthèse romantique pour un chanteur charismatique.
L’incroyable talent vocal
En milieu de soirée, les premières notes bien poussées pour l’occasion de Glitter & Gold retentissent. Les frissons aux bras, je ne dois pas être la seule présente à ressentir ça, quand je vous l’accueil que ce titre obtient. La voix grave de Barns se prépare à nous offrir son plus beau spectacle et je suis prête à succomber. Vous connaissez tous ma faiblesse pour ce genre de voix. Il réussit à en faire ce qu’il veut, et à la perfection. Sûrement une des raisons pour lesquelles j’aime à ce point cet artiste.
Suivie par Hollow, qui arrive à se faire une petite place, il est temps d’écouter You and I, que je voulais vraiment entendre en live. Je reste mitigée sur les changements d’accords proposés par les musiciens. En live, c’est toujours appréciable mais une direction plus rock aurait eu d’avantage de succès auprès de mes tympans qui ne demandent qu’à vibrer.
La proximité entre Barns et son public se fait de plus en plus forte à mesure qu’avance le concert. Il tape dans les mains des premiers rangs, chante avec eux, mais sans oublier le reste de la salle. Il s’amuse à de nombreuses reprises à faire hurler les personnes présentes. À gauche, à droite, en haut, en bas, personne n’est épargné dans la salle. Sans oublier son incroyable lancer de micro, qui m’effraiera à l’idée qu’une des filles du premier rang se le prenne en plein visage. À croire qu’il calcule bien son coup car personne n’a été blessé pendant le concert !
Barns Courtney devient fou, et on adore !
Alors que l’ambiance se fait un peu plus pop, Barns nous rappelle à l’ordre avec Kicks et un incroyable Fire, deux de ses titres les plus rock. Les musiciens, dont il faut saluer le talent, se font discrets et sont pourtant bien là. Chaque riff ou effet sonore ne manque pas de nous le rappeler. D’ailleurs, c’est ce moment que choisit le chanteur pour s’offrir un crowdsurfing, se baladant sur la fosse. Celui-ci n’en reste pas là.
Il demande à toute la salle de se baisser, expérience qui s’organise actuellement dans la plupart des concerts et commence à me laisser perplexe. Mais je me prête tout de même au jeu, restant une grande enfant. Barns décide de rejoindre la foule pour ce moment d’échange qui s’apprête à faire exploser l’ensemble du Café de la Danse. Chose promise, tout le monde saute autour de l’artiste, ne laissant qu’apercevoir un de ses bras tant il est mélangé à nous. Il faut très chaud dans l’assemblée, ça sent la sueur, la bière et la musique hurle. Un vrai show donné par de vrais musiciens.
Mais la fin du concert approche trop rapidement. Les lumières se rallument sur un Should I Stay or Should I Go du groupe The Clash. En attendant, le doute plane sur son retour mais évidemment, personne ne bouge, ou presque, attendant son retour sur scène. Après une longue ovation, Barns fait son retour, à la guitare pour entamer un intime Hard To Be Alone. Il offre une nouvelle facette de sa voix et nous laisse sur une note mélodieuse.
Barns Courtney a réussi à me séduire pendant toute sa prestation. C’est un artiste qui en jette et qui a toute sa place dans la folie du rock’n’roll. Jouant de sa voix avec une facilité déconcertante, en live, il réussit à proposer un grand nombre de choses qui ne me laisse pas de marbre. J’ai déjà hâte de pouvoir passer de nouveau une soirée en sa compagnie.
Setlist
Fun Never Ends
London Girls
Hands
Hobo Rocket
Never Let You Down
Little Boy
Champion
Glitter & Gold
Hollow
You and I
99
Golden Dandelions
Kicks
Fire
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Hard To Be Alone