The Amazons est un groupe de rock britannique, et leur tout nouvel album, sobrement intitulé The Amazons, est paru le 26 mai. Ils étaient de passage à Paris le 31 mars dernier pour jouer en première partie de You Me At Six, à la Cigale. C’est donc dans ce cadre que nous les avons rencontrés !
The Amazons est un jeune groupe composé de quatre membres : Matt Thomson à la voix, Chris Alderton à la guitare, Elliot Briggs à la basse, et Josef (Joe) Emmet à la batterie. Après quelques singles à succès, dont In My Mind, Black Magic et Little Something, le groupe est prêt à sortir son premier album : The Amazons. Rencontre avec ce groupe, qui après avoir été en tournée avec The Kooks partage maintenant l’affiche avec You Me At Six.
Taha : Félicitations pour vos singles, votre tournée, et votre premier album, The Amazons ! Celui-ci sort le 26 mai prochain. Comment vous sentez-vous, maintenant que vous êtes prêts à enfin sortir dans les bacs votre premier album ?
Matt Thomson : C’est génial. C’est géant ! On est super excités, un peu nerveux, mais à la fois soulagés, parce qu’on voit enfin le bout du tunnel. C’est un album que nous avons commencé à enregistrer il y a plus d’un an déjà. C’est assez surréel, parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre, quand on sort un premier album. On verra ce que ça donnera, je pense que nous sommes tous terriblement excités !
Taha : Vous avez mentionné dans une autre interview avoir mis plus de trois ans à écrire tous les textes qui composent cet album, un des premiers étant Black Magic. Quels sont vos projets, après la sortie de cet album ? Est-ce que vous comptez continuer à écrire, prendre un peu de recul et vous reposer ?
Matt : Je pense qu’on ne s’arrêtera pas, simplement parce que c’est un processus qui est perpétuel : nous écrivons parce que ça nous plaît, et c’est ce que nous faisons. Nous écrivons en tournée, à la maison, où que nous soyons ! C’est inévitable chez nous : tu peux jouer à la Playstation des heures, tu t’ennuies au bout d’un moment, tu peux faire la tournée des bars, sortir jusqu’à pas d’heure, mais c’est toujours la même chose. Tu reviens toujours à l’écriture, c’est fluide d’une certaine manière, et tu ne t’arrêtes pas. Nous faisons ça simplement parce que c’est ce que nous aimons, donc nous continuerons à écrire !
Taha : Est-ce que vous avez prévu un nouveau single, hormis In My Mind, Black Magic et Little Something ?
Matt : On veut en sortir un, mais rien n’est décidé.
Joe : On a deux choix, on ne sait pas trop encore !
Elliot : C’est comme un jeu, au sein du groupe on a nos préférences, donc chacun argumente en faveur d’un single ! On les répète tous deux, histoire d’assurer en live, quel que soit notre choix !
[NDLR: Ils ont entre temps sorti le superbe Junk Food Forever, disponible ici.]
Taha : Dans la vidéo du clip Nightdriving, Matt embrasse une blanche neige travestie un peu bourrée. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Matt : (rires) J’embrasse Joe ! Le concept est assez profond, en fait ! Joe joue le rôle d’une personne complètement bourrée qui rentrait d’une soirée extrême. Et nous avions une marge de manœuvre assez énorme, sur cette scène. Nous devions juste nous regarder avec dégoût, ou la première émotion qui nous traversait. Et nous avons tous les deux senti que nous devions nous embrasser, que c’était ce qu’il fallait faire, et nous en avions envie !
Joe : C’était sympa !
Matt : On s’embrasse beaucoup, de toutes manières, entre nous. On est assez tactiles, entre mecs.
Elliot : Ouais, c’est agréable. (rires)
Chris : Nos parents et grands-parents ne nous comprennent pas vraiment sur ce coup-là, d’ailleurs, ils trouvent ça étrange et se demandent toujours pourquoi on se comporte comme ça !
Taha : Et d’ailleurs, comment réagit votre famille à cette nouvelle vie, que vous menez, à cet univers que vous avez créé ?
Matt : Ils sont super excités, et veulent venir à tous les shows ! Donc des fois nous sommes obligés de leur dire « Désolé, tu peux pas venir à tous les concerts… » Ils sont à fond dedans, et je crois que nous avons tous eu la chance d’avoir des parents qui nous ont encouragé et qui nous soutiennent dans ce que nous faisons. Nos parents nous ont mis des instruments dans les mains, donc nous voir finir dans la musique les ravit !
Taha : En parlant de gens qui vous suivent et vous encouragent, est-ce que vous avez déjà des fans qui vous accompagnent ?
Matt : On a des fans qui viennent à un très grand nombre de shows, et tu construis une relation avec eux au final. Tu les respectes pour faire ça, c’est flatteur au final. Venir de Moscou à Amsterdam pour un show, ça représente énormément. Et quand nous faisons des tournées au Royaume-Uni, nous avons certains fans qui font absolument tous les concerts. Chose très appréciable. Ils sont toujours plus jeunes, et je m’y identifie, car j’étais aussi dans le même cas : je suivais mes groupes préférés en tournée.
Taha : Maintenant que vous êtes de l’autre côté, sur scène, comment percevez-vous ces fans qui investissent du temps et de l’argent, est-ce que votre réaction vis-à-vis du public a changé ?
Matt : On les respecte énormément.
Joe : Certains fans nous ont accompagné tout au long de ce parcours, et sont là depuis nos premiers pas sur scène. D’autres nous ont découvert récemment, et nous encouragent. Tous sont valorisés et appréciés de la même manière, car ce sont des gens qui aiment la musique, qui la vivent et qui nous soutiennent.
Matt : Nous sommes aussi encore des fans, donc nous les comprenons. Nous allons encore assister à des concerts, et nous retrouvons donc des deux côtés de la barrière, régulièrement. Et puis, en étant de l’autre côté de la barrière, tu adoptes un regard différent. Tes attentes et objectifs changent. Après avoir fait des festivals, tu veux toujours en voir plus, être plus près de tes groupes favoris. C’est stimulant ! Tu regardes tes groupes préférés, et tu te dis « Je veux faire ce festival. Je veux être là-haut, avec eux !«
Chris : C’est encourageant, d’une certaine manière, tu te sens motivé, quand tu vois des fans de la sorte. Tu as envie de te dépasser pour eux !
Taha : Vous avez fait plusieurs tournées, dont une avec The Kooks. Vous sortez du Royaume-Uni à présent, et suivez You Me At Six à travers l’Europe. Comment ça se passe ?
Chris et Joe : Super bien ! Incroyable ! Ils nous ont appris énormément.
Matt : Surtout comment boire de l’alcool, régulièrement. Nous ne sommes devenus un vrai groupe rock’n’roll qu’à partir de notre tournée avec eux ! C’est assez inquiétant… Ils ont été absolument géniaux avec nous, nous avons fait, comme tu l’as dit, plusieurs tournées avec d’autres groupes, elles étaient toutes géniales. Mais You Me At Six a vraiment été incroyable. Nous nous sentions comme à la maison, bien, avec eux.
Joe : Je pense pouvoir dire que nous sommes vraiment devenus d’excellents amis. Le courant passe bien, et nous allons boire des coups, traîner ensemble.
Matt : Ils ont pris le temps de s’asseoir, de nous partager leurs conseils, de nous raconter leur histoire… Nous les remercions pour ça. Ça n’arrive pas souvent, en tournée. C’est une relation qui n’est plus simplement professionnelle, mais aussi amicale. Ils viennent d’une région proche de la notre en Angleterre, et ils ont enregistré leurs deux premiers albums dans la ville dont nous sommes originaires, Reading.
Taha : Et vous avez reçu des cadeaux embarrassants ? Je me souviens d’un concert auquel j’étais, et la fille a juste enlevé son soutien et l’a balancé sur scène.
Chris : (rires) Ça ne nous est jamais arrivé ! Mais ce serait cool !
Elliot : Ce serait carrément sympa !
Joe : Le meilleur qu’on ait reçu était une écharpe.
Matt : On a une fan qui nous a offert des chocolats, des pancakes, des cartes postales… Certains fans nous offrent des trucs sympa, d’autres ont un style plutôt Picasso-esque, plutôt abstrait, et on adore ! Ça vient du cœur.
Taha : Et de quoi êtes-vous fiers, quand vous faites une rétrospective sur votre carrière ?
Matt : Honnêtement, tous nos singles, EPs, et surtout, notre album, The Amazons. Notre musique n’est pas orientée marketing, nous sommes dans le plaisir. On ne cherche pas à atteindre une cible en particulier. Nous sommes fiers de notre musique. Et la prochaine étape serait simplement de penser à notre prochain album !
Chris : Nous sommes contents d’en être là. Notre musique nous rend fiers, nous sommes ravis de pouvoir faire ce que nous aimons. Nous sommes vraiment impatients de voir où nous serons prochainement ! Nous voulons garder notre musique fraîche, honnête, et aussi pure que possible.
Nous avons demandé à chacun de dessiner ce qui, pour eux, était le cliché de la France. Vous trouverez ces dessins ci-dessous. Enfin, l’équipe de Dust of Music tient à remercier toute l’équipe de chez Caroline pour leur gentillesse et leur aide.