Vendredi dernier, le mythique groupe de pop-rock Toto s’est produit à La Seine Musicale de Boulogne-Billancourt. Un concert rétrospectif qui a enchanté le public au rythme d’anciens et nouveaux tubes ! La rédaction de Dust of Music y était, on vous raconte.
Peut-être que pour certains d’entre vous, Toto n’est qu’une tête. Pour les plus musicos d’entre nous, c’est un groupe américain mythique, composé de musiciens de studio talentueux qui a enchanté les années 80. Mais Toto, c’est évidemment plus que ça. Après 40 ans de carrière, le groupe toujours mené par David Paich, Steve Lukather et Steve Porcaro répond toujours à l’appel. Dans le cadre de leur tournée anniversaire, 40 Trips Around The Sun (qui est également le titre de leur nouvel album greatest hits), les musiciens ont été de passage à La Seine Musicale de Boulogne-Billancourt (92) pour un concert hommage à leur sublime aventure.
En arrivant sur place, c’est un public quinquagénaire qui s’est rassemblé en masse pour venir applaudir Toto. Je dois avouer que je me demande ce que je fais là avec mon ami. Néanmoins, en regardant autour de moi, je ressens beaucoup d’excitation. Je vois des personnes portant des t-shirts du groupe, certains datant d’une dizaine voir vingtaine d’années. Les fans de la première heure !
A l’intérieur, la salle est pleine à craquer avec des gradins bondés et une foule en fosse assez conséquente. Une séquence de mélodies épiques s’enchaîne avant que la salle ne soit plongée dans le noir. Après quelques secondes d’ultime attente, le rideau à l’effigie du groupe tombe et laisse apparaître sur scène les musiciens : David Paich au piano avec son fameux chapeau, Steve Lukather façon vieux rockeur avec un perfecto noir et des colliers argentés et Steve Porcaro aux claviers d’une sobriété contrastante avec un costume noir. Le trio est toujours accompagné de Joseph Williams au chant, qui lui débarque en long manteau ouvert façon Matrix, un béret noir sur la tête et des lunettes de soleil rondes et teintées. Quatre autres musiciens sont également sur scène : Shem von Schroeck à la basse, Lenny Castro aux percussions, Shannon Forest à la batterie et Warren Ham au saxophone et au chant.
Le concert débute avec Alone, une des nouvelles chansons issue de l’album 40ème anniversaire du groupe sorti le 9 février dernier. L’énergie est là, Steve Lukather est toujours aussi démentiel à la guitare et la voix de Joseph Williams semble intacte, bien qu’elle soit supporté par celle de Warren. Le premier tube arrive et les accords de Hold The Line retentissent. Le public s’enflamme soudainement et tout le monde chante en coeur. C’est ensuite au tour de Lovers in the Night d’entrer sur la piste puis Spanish Sea, nouveau titre qui fut cependant écrit dans la foulée d’Africa (dont on reconnaît le rythme utilisé). Un peu plus loin le super instrumental jazz-fusion Jack To The Bone débute la fin du premier set qui se termine finalement par un autre classique du groupe, Rosanna.
Le second set du concert prend une dimension plus acoustique avec une restructuration de la scène : des tabourets sont installés afin de créer une certaine proximité avec le public. Maintenant, ce sont juste les musiciens et le public, comme si on était dans un petit club, bien que nous sommes toujours dans la grande salle de Boulogne-Billancourt. Cette partie du concert nous permet de revisiter des chansons anciennes du groupe dont certaines furent jouées qu’une fois voire jamais en live. Steve Lukather et David Paich se prêtent au jeu des petites anecdotes des chansons afin de faire découvrir voire re-découvrir l’histoire du groupe. On débute avec Miss Sun, l’un des tous premiers titres enregistrés par la formation Paich/Lukather/Porcaro. Ensuite, les musiciens jouent une version plus calme et posée de Georgy Porgy, cependant très courte (juste un couplet et un refrain).
Pour ceux qui sont novices en histoire de Toto, ils apprendront que ce sont eux qui sont à l’origine de la mélodie du titre Human Nature de Michael Jackson. Le groupe alterne avec des chansons issues de leurs premiers albums et d’autres plus récents, ce qui constitue un joli set rétrospectif. Les petites histoires des musiciens nous font rire et on apprécie beaucoup cette période de transition entre les deux sets scéniques. Stop Loving You clôture cette seconde partie, titre issu de l’album The Seventh One (1988) et déjà chanté à l’époque par Joseph Williams.
Le troisième et ultime set du concert démarre avec le très énergique Girl Goodbye, sorti en 1978. S’enchaîne alors un nouveau mix d’anciens titres d’autres plus récents. Le groupe rendra hommage au groupe britannique The Beatles avec une cover touchante du titre While My Guitar Gently Weeps. Enfin, c’est Steve Lukather qui prendra le micro à la fin de Make Believe : « Est-ce que vous voulez entendre la fameuse chanson ?« . A cet instant, tout le monde a compris à quelle chanson le guitariste fait référence. Les percussions Castro débutent et on reconnaît le rythme singulier de cet titre devenu mythique. Des couleurs chaudes illuminent la scène alors que le public se déchaîne : tout le monde se lève en gradins et se met à danser et chanter avec Joseph Williams les fameuses paroles de Africa. Rien de mieux pour terminer ce concert de légende durant lequel Lukather, Paich, Porcaro et les autres ont prouvé une nouvelle fois qu’ils en avaient encore sous la pédale !
Si vous souhaitez revoir le premier set de ce concert d’anthologie à La Seine Musicale :
Setlist
Set 1
Alone
Hold The Line
Lovers In The Night
Spanish Sea
I Will Remember
English Eyes
Jack To The Bone
Lea
Rosanna
—
Set 2 (acoustique)
Miss Sun
Georgy Porgy
Human Nature (Michael Jackson cover)
Holyanna
No Love
Mushanga
Stop Loving You
—
Set 3
Girl Goodbye
Angela
Lion
Dune (Desert Theme)
While My Guitar Gently Weeps (The Beatles cover)
Make Believe
Africa
Encore : The Road Goes On